« Mais qui suis-je, sinon un homme banal,
ayant perdu la tête peut-être pour le sauver de la folie meurtrière du monde,
on se tuait au nom de Dieu, les plus croyants se révélaient assassins, les incroyants
des criminels, je n’ai jamais cherché à imposer une vérité, j’ai seulement
cherché la mienne, dans la solitude ; je ne me suis pas revêtu d’une croyance
comme d’un manteau trop lourd ou d’un
pet-en-l’air trop étroit, non je me suis dénudé jusqu’à l’os, m’enfonçant
toujours plus en moi, dans l’espace vierge de l’âme. »
Christian Ganachaud, Le roman de saint
Antoine, Ed. Presses de la Renaissance, Paris, 2004, p. 16.