mercredi 19 décembre 2012

L'Extrême gauche plurielle, de P. Raynaud (2 extraits)

1er extrait, page 54.
" (…) on peut déjà être certain que de nouveaux clivages sont en formation, dans lesquels les relations entre les conservateurs, libéraux et libertaires vont connaître des mouvements assez profonds. Plus généralement, le débat autour des nouveaux thèmes radicaux traverse toute la gauche ; or, dans un pays comme la France où, sans être toujours politiquement majoritaire, la gauche est idéologiquement hégémonique, cela signifie en fait qu’il pèse sur l’ensemble de la vie politique nationale, comme le montre, par exemple, le refus général de la référence libérale, y compris à droite. On peut évidemment considérer que tout cela n’est qu’un phénomène superficiel, et que la force des choses ne manquera pas, tôt ou tard, de réduire l’influence des courants les plus radicaux dès lors que le système politique aura « récupéré » une partie de leurs revendications."

2nd extrait, p. 111.
"Dans l’interprétation aujourd’hui dominante, Mai 68 marque à la fois l’apogée d’une certaine sensibilité révolutionnaire et le début de son déclin : les étudiants rejouent la Commune de Paris ou se croient à Saint-Pétersbourg en 1905, mais, en fait, l’explosion libertaire de Mai va faire éclater les vieilles structures autoritaires qui encadraient la société française, ouvrant ainsi la voie au déclin simultané de l’Etat administratif, de l’école républicaine traditionnelle et, last but not least, d’un Parti communiste dont l’influence tenait à l’habileté avec laquelle il avait su capter une partie de l’héritage jacobin."


Philippe Raynaud, L’Extrême gauche plurielle – Entre démocratie radicale & révolution,
Ed. Autrement, coll. « CEVIPOF », Paris, 2006, 203 pages.





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