mardi 3 janvier 2012

CHRONIQUE INTEMPESTIVE D’AVANT-GUERRE – 1

[Chronique intempestive d’avant-guerre – 1]


Quand la bourse va, comment se porte l’économie ?


            La prévision économique est un art. Elle nécessite de solides outils statistiques, des données économiques fiables et des prospectives établies à partir des puissants ordinateurs ministériels concoctant analyses et rapports en tous genres.

            Depuis 2008, qui ne sait pas que nous nous trouvons en pleine « crise » ? Comme si elle était nouvelle. Comme si, depuis la fin de l’existence du bloc soviétique, il n’y avait nulle recomposition profonde de l’ensemble du système capitaliste (finance, comptes publics des Etats, patrimoine privé et industriel, etc.) opérant de nouvelles contradictions politiques et économiques entre les anciennes puissances alliées devenues rivales ?

            Las, accordons crédit le temps d’un récit, à ceux qui se font les porte-parole de ladite « crise ». Et voici donc des extraits de déclarations faites pas par des responsables importants, en 2010 et 2011.

            Chaque jour, un flot ininterrompu de déclarations et de petites phrases émaillent nos quotidiens emplis de lectures des journaux, de sites de presse, d’écoute des flashs d’informations radiophoniques ou à la télévision. Le flot coule si fort, que nous croulons sous les eaux des mots et des actes aussitôt passés à l’oubli de l’écume de l’actualité.

            Quelques-uns restent. Parfois nous nous en souvenons, parfois nous les notons.

« [2010] SORTIE DE CRISE – Christian Noyer prévoit cinq à dix ans de rigueur en 2010.

Le gouverneur de la Banque de France prévoit que l'État devra se serrer la ceinture quelques années.

Il faudra cinq à dix ans de rigueur budgétaire pour sortir totalement de la crise actuelle, affirme, mardi 29 juin 2010, le gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer. "Je crois qu'il faudra pas mal d'années, peut-être entre cinq ans et dix ans probablement. Sinon, si on veut le faire très, très vite (réduire les déficits, ndr -  là, on peut avoir un effet négatif sur la croissance. Il faut le faire progressivement, ça prendra au moins cinq-six ans", souligne-t-il. Dans ces conditions, il se dit convaincu que la France peut réduire le déficit à 3% du PIB en 2013, comme le gouvernement s'y est engagé, "sans casser la croissance".

Les déficits publics constitués par les États pendant la récession pèsent sur la confiance des consommateurs et "il faut corriger ça et vite", considère-t-il aussi, car "les dettes nous inquiètent si on ne fait rien pour les arrêter". Pour y parvenir, il juge que la prévision gouvernementale d'une croissance du PIB de 1,4 % en l’année 2010 "paraît un chiffre assez raisonnable".

Les banques sous pression

Christian Noyer, également membre du conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne, affirme par ailleurs que les banques françaises se portent bien, car "la confiance entre elles existe". Selon lui, elles n'auront aucun problème à rembourser leurs échéances auprès de la BCE.

Si les banques européennes pourront toutes rembourser l’échéance de 442 milliards d'euros à l’automne 2010, certaines pourraient souffrir. C'est pourquoi la BCE fera tout ce qui est nécessaire pour que cela se passe bien, selon le gouverneur de la Banque de France. "Mais il faut regarder plus largement et, aujourd'hui, il y a un marché interbancaire qui est moins solide, moins confiant qu'il ne l'était avant", regrette-t-il. Le gouverneur de la Banque de France reconnaît que l'échéance de 442 milliards d'euros est une "échéance importante qui a perturbé un peu" et que "c'est peut-être une partie de l'explication des tensions que nous avons eues dans le système bancaire en Europe".

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire