Al-Fârâbi, un passeur de Platon au Moyen Age
par Olivier Pascault
par Olivier Pascault
Il nous paraît important de signaler une traduction de Al-Fârâbi parue chez Allia en 2002, éditeur qui ne cesse de proposer des publications passionnantes pour comprendre ou parfaire notre connaissance des philosophies, sagesses et critiques quelque peu oubliées sans leur travail.
Le philosophe arabe Al-Fârâbi (872-950), qui vécut à Bagdad, est l’un de ceux qui contribuèrent avec force à se faire les passeurs au Moyen Age de la diffusion des idées novatrices et de la pensée grecque. A ce propos, et toujours aux Editions Allia, dans Le Platon de Fârâbi (1945), le philosophe Léo Strauss avait consacré une précieuse étude à ce texte. Il est en effet le médiateur important de la compréhension du grand philosophe juif d’expression arabe Maimonide (1135-1204).
Ainsi, la position d’Al-Fârâbi est essentielle en terre d’Islam. Tout son travail consiste en une tentative réussie d’”acclimater” la sagesse grecque dans le monde arabe et, notamment, la théorie platonicienne du philosophe roi à la théologie politique musulmane.
Avec cette publication, nous disposons là d’une exégèse majeure de Platon par Al-Fârâbi dans une traduction fidèle de O. Sedeyn et N. Lévy, et saisissons par ce témoignage vigoureux que nous eûmes une époque historique où la confrontation pacifique des cultures et sagesses fut l’aube du respect des cultures singulières. Cette confrontation fut caractérisée par une réciprocité fertile, formant un monde de fraternel enrichissement mutuel par delà les dogmatiques religieuses particulières qui ne se constituèrent pas encore en un biais destructeur par les rapports marchands antagonistes qui prirent l’ampleur que l’on sait pour ensuite transformer le dialogue en guerre.
Olivier Pascault
- Al-Fârâbi, La philosophie de Platon, Editions Allia, Paris, 2002, traduit de l’arabe par O. Sedeyn & N. Lévy (48 pages, 6,10 euros).
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire